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Sur les pas d'Augustin

Témoignages sur le deuil

 

9 mai 2018

Contre toute attente, ces premières semaines de deuil se passent assez simplement pour nous quatre.

 Augustin nous a appris à avoir confiance. On a confiance. En quoi, je ne sais pas... Mais ça nous porte bien au délà de ce qu'on aurait imaginé.

 J'en viens même à être convaincue de quelque chose de presque inavouable... M'entendre le dire à une amie m'a moi-même choquée : "Pour rien au monde je ne voudrais changer ce qui nous est arrivé".

 Comment en suis-je arrivée à penser ainsi ! Augustin, un enfant, notre fils, a supporté des conditions de vie et des souffrances extrèmes. Il en est mort. C'est comme ça, il nous a été impossible de changer ça. Alors, je crois qu'on l'a accepté. C'est impensable, mais on l'a fait.

 Il y a de belles raisons de se réjouir, ou du moins d'être apaisés, dans ce qui nous est arrivé, à Augustin et notre famille. Envers et contre tout.

 Commençons par notre fierté de parents. Ce sentiment est venu sans prévenir, quelques jours après le décès d'Augustin, en particulier grâce aux discussions avec les professionnel(le)s qui l'ont accompagné. Voyant leur tristesse, les écoutant, j'ai enfin compris qu'Augustin avait su tissé de vrais liens avec chacun, qu'il a su lui aussi, leur apporter quelque chose d'important, dans un vrai échange.

 Il y a aussi le sentiment que cette vie de souffrance a été utile. Pour nous bien sûr qui en sortons grandis en tout point. Mais aussi pour les personnes qui ont croisé ou accompagné Augustin, comme Léa qui a bien voulu partager ce message sur le blog :

 "Sachez que ma rencontre avec Augustin a été pour moi une rencontre déterminante dans mon parcours professionnel et de vie.

Il m'a permis, de part notre rencontre, d'embrasser avec humanité et humilité un nouveau virage et une belle aventure humaine.

J'ai entrepris des études de psychologie clinique à la fin de mes études d'éducatrice et de mon année d'accompagnement auprès d'Augustin. 

Cette année pour laquelle,  je lui avais dédié mon mémoire professionnel autour des cinq sens. Là où, les mots ne sont pas; là où le corps parle.

Désormais je termine cette année, et je débute un autre parcours, celui d'accompagner autrement des enfants et des familles au travers du métier de psychologue.

J'ai gardé son dessin toutes ces années précieusement. Augustin occupe une place bien particulière dans mes pensées. 
Et ce sera toujours le cas.
Il sera pour moi un modèle de courage, de joie et d'humilité.

Ce sont ces qualités qui portent et porteront à jamais ma pratique et ma personne."

 

dessin Lea

 

 

 

8 mai 2018

Ce soir, il fait si beau qu'on lit notre Tintin et Astérix sur la terrasse, avant le coucher. Soleil du soir et vent doux, on profite.

Une tourterelle se pose sur la rambarde. On la regarde, un peu étonnés. On continue notre lecture. Elle s'approche doucement, tout près et reste là.

"Dis, donc, il a envie de passer un peu de temps avec nous ce gros pigeon. Vous croyez qu'il a croisé Augustin dans le ciel ?"

Regard silencieux des enfants.

"Peut-être que c'est Augustin qui nous l'envoie pour nous donner des nouvelles. Eh, pigeon, tu as croisé Augustin là-haut ?"

Camille, calmement : "Tu vois, il a dit oui avec sa tête."

Les larmes montent un peu, je le dis aux enfants "Quand je parle d'Augustin, parfois, ça me fait un peu pleurer. Il me manque un peu. Et vous, il vous manque ?"

Camille : "Non"

J'ai un peu peur de la raison de ce non, alors je réponds par une question fermée. "Pourquoi ? C'est comme s'il était avec nous?"

D'un ton serein et définitif :"Oui"

 

7 mai 2018

- Dis, maman, tu crois qu'il nous voit Augustin ?

 

Camille regarde calmement sa dernière création en pâte à modeler depuis un moment. Je crois qu'elle aimerait que son grand frère voit ça.

 

- Certains pensent que oui, ils en sont convaincus... Peut-être. Moi, je ne sais pas. J'espère. Et toi, qu'est-ce que t'en penses ? Il nous voit ?

 

- Oui.

 

 - Ah, d'accord. Bien.

  

 

01 avril 2018

tombe augustin

Le jour du diagnostic, le 16 juillet 2012, j'étais hantée par l'image de la croix et de la tombe d'Augustin. Cette peur s'est doucement atténuée mais ne m'a jamais quittée jusqu'à ce lundi 26 mars à 9h30. 

Aujourd'hui, nous y voilà : la tombe, la croix et l'absence, mais aussi la force de vie qui nous a été donnée par le prêtre, nos proches, et tous les gens qui ont connu et aimé Augustin. Le soulagement aussi, à l'instant du dernier souffle. La tristesse est bien là, le manque arrive, mais il y a tant d'autres choses à raconter.

Nous sentons que nous devons encore témoigner quelques temps, cette fois sur le deuil de notre enfant. Prendre du recul, poser les pensées, les savoir lues et partagées nous portera dans les moments difficiles. Nous éspèrons aussi qu'en racontant, nous pourrons aider certaines familles dans la même situation que nous à approcher avec le plus de douceur possible ce moment douloureux.

31 mars 2018

Comment remercier pour toutes les belles attentions qui nous ont été adressées cette semaine, à Augustin et notre famille.

Sachez que nous avons été portés cette semaine, bien au-délà que ce que nous imaginions, par chaque pensée, prière, fleur, mot réconfortant, câlin, soirée pizza, don à l'USEP, présence à la cérémonie d'obsèque, organisation de pot de l'amitié... Merci de nous avoir aidés à passer ce premier cap difficile. Il y aura d'autres moments difficiles, et peut-être qu'on se permettra de demander de l'aide à nouveau.

Merci du fond du coeur

Passez de belles et joyeuses Pâques

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